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On part en vadrouille !

Lorsque je ne suis pas en voyage, soit je prépare le suivant, soit je raconte le précédent...

Aller faire un tour du côté de chez… les gitans de la mer

Un petit coucou de Thaïlande où nous passons de super vacances ! Le ciel est bleue, l’eau est chaude, la nourriture excellente et les gens super sympas. Anna et Sasha en prennent plein les yeux ! Je te raconterai tout ça à notre retour... Bisous de nous six et à bientôt !
Signé : La francky family

Car non petit veinard, ceci n’est pas une blague ! Tu es le quinze-millième visiteur à te connecter sur mon blog et es donc le gagnant de cette carte postale numérique écrite de mes propres mains en directe de Railay !... Alors, heureux ? En fait, c’est en noircissant mon carnet de ces quelques lignes que je m’aperçois que si il y a bien un veinard ici, ben ça ne peut être que moi ! Car ça plane pour moi, moi, moi, moi, moi vu que c’est reparti pour un tour ! Encore une nouvelle journée de découverte, de détente, de transport, d’aventures, de gastronomie, de rencontres,… et de vomis ! Et oui, dans la saga événement de cet hiver, après le tragique « Anna embaume tout un bus sur la route de Pai », après le passionnant « Les oiseaux et Franck se cachent pour vomir à Mae Hong Son » et après le tristement célèbre « Sasha vomit dans les mains de son père à Koh Lanta », retrouve chez tous les libraires et marchands de journaux  le nouvel opus des aventures de la famille vomito au titre choc « La tentative de suicide au beurre de Sandrine à Railay » !!! Dans ce numéro, tu découvriras en exclusivité comment s’est passé sa délicate rencontre avec la flore bactérienne thaïlandaise... Tu vivras à ses côtés chaque moment, minute après minute, comme si tu y étais, de la chambre à la salle de bain en passant par la cuvette des toilettes… Bref, au final, tu retiendras l’enseignement selon lequel il ne faut jamais au grand jamais manger des produits frais provenant de ton pays lorsque tu en es à plus de douze mille bornes ! Imagine ton état de fraîcheur après avoir posé tes fesses dans une carlingue pendant plus de quinze heures ! Et bien mets-toi à la place de la petite livre de beurre moulée à la louche dans une ferme normande qui se farcit la même vadrouille… Et oui, c’est du kif-kif bourricot ! Comme toi, elle fait la gueule à l’arrivée !

Si bien qu’au petit déj’, nous récupérons notre ‘titite Sandrine pas vraiment sous son meilleur profil ! Haleine fétide, tête de déterrée, gerbe séchée dans le décolleté,… Et c’est quand elle me tend son pancake à la banane qui déchire pourtant sa mère, que je comprends la gravité de la situation. « Qu’allons-nous faire aujourd’hui si tu es dans un état pareil ? » Et vlan ! J’ai ouvert la cage aux lions ! Alors que les fauves semblaient endormis, le fait de poser cette simple interrogation déchaine les foules !  « On n’a qu’à tailler la route ailleurs ! », « Railay, c’est bon, on en a fait le tour, on a vu ce qu’il y avait à voir ! », « Franchement, Railay n’arrive pas à la cheville de la cheville de Koh Lanta ! ». Bref, tu l’as compris, la commande est claire, il y a eu erreur de casting et ma nouvelle mission si je veux bien l’accepter consiste par tous les moyens à déguerpir d’ici au plus vite… Donc non, désolé… malgré les nombreuses sollicitations reçues de toutes parts suite à la parution du texte consacré à la journée d’hier, je n’aurai pas le temps de retourner à la plage de Hat Phra Nang pour y voler les quatorze statues de pénis que vous m’avez demandées en souvenir !...

Donc, une fois mon pancake englouti, une fois que celui de Sandrine l’a gentiment rejoint, c’est parti pour ma tournée, non pas des bars, non pas du facteur, non pas du boulanger, mais celle des agences du coin qui se succèdent tous les dix mètres. Une, deux, trois… un bus pour Phang Nga… ? Quatre, cinq, six,… c’est pour aujourd’huisse… Sept, huit, neuf,… c’est plein comme un œuf… ? Dix, onze, douze,… c’est vraiment la loose !... En tout cas, jusqu’à ce que je présente mon projet à une treizième demoiselle qui elle, a visiblement quelque chose à me proposer. Allez, on l’écoute attentivement... Euh… Attends un peu, laisse-moi me concentrer car là, elle parle anglais avec un accent ch’ti et une patate chaude dans la bouche qui me ferait presque passer pour un parfait bilingue... Je me souviens à ce propos de M. Paillet, mon prof d’anglais au collège, qui nous répétait sans cesse que la prononciation en anglais était très importante si on voulait se faire comprendre. Il aurait dû tous nous emmener en stage rencontrer cette vendeuse pour que l’on comprenne réellement cette nécessité... Bref, si je remets bout à bout les quinze mots et demi que j’ai compris dans son explication d’un quart d’heure, il semblerait qu’au vu de notre nombre, il soit possible et plus intéressant de réserver une navette privée. Après une étude de marché rapide, il s’avère que la petite dame dit vrai ! Ce qu’elle me propose, c’est d’la bombe, bébé ! Mille baths pour six ! Départ quand on veut, bateau longue queue inclus, immense van privatif avec court de tennis et piscine chauffée, débarquement où bon nous semble,... Le grand luxe, j’te dis ! On se met donc d’accord pour un départ aux douze coups de midi. En attendant, je veux quand même aller prendre la température à la plage de Railay ouest, surtout qu’aujourd’hui, c’est notre dernière escale sable entre les doigts de pieds du voyage ! Allez, qui m’aime me suive !...

 

Thaïlande 1894

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Bon, apparemment, plus grand’monde… C’est une famille décimée, uniquement composée de mon père, d’Anna et de votre serviteur, qui se présente sur cette plage presque déserte. Par contre, je n’sais pas si c’est ça qui confère à cette plage cette ambiance si charmante, mais en tout cas, l’endroit me plait ! C’est peut-être aussi dû aux jolis brins de filles russes en bikini qui s’y trémoussent, va savoir… Bon, allez, reviens Léon, y’a les mêmes à la maison ! Ok, après deux ou trois barbottes, on reprend donc le chemin du retour, très bien escortés... Non pas par les filles russes et leurs avances salasses que nous avons rejetées en bloc, mais par toute une tripotée de macaques qui ont le chic pour faire s’écarquiller les yeux de ma petite Anna… Allez, Big Ben vient de sonner douze fois, c’est le moment de rechausser nos bottes de sept lieux et de quitter Railay où nous ne serons au final restés que un virgule douze jour !
 

Thaïlande 1893 Thaïlande 1885

Thaïlande 1887


Là, c’est en effet parti pour deux heures de route avec en guise de platanes, des palmiers et cocotiers par milliers. Et notre van grand luxe, alors ? Comme prévu, sièges en cuir, vitres teintées, sono dernier cri et boîte auto. Et c’est ce dernier point qui va faire que le voyage va partir en javel ! Le conducteur n’a pas dû bien lire la notice de la boîte de vitesse automatique de son van… Car au lieu de laisser son pied légèrement appuyé sur la pédale d’accélérateur pour obtenir une vitesse stable et régulière, il procède par petits à-coups qui à la longue sont un tantinet stressants sur les bords. Sur les bords, et même si on est au milieu de la route !... J’accélère, je n’accélère plus, allez, je ré-accélère, oh et puis non, je n’accélère plus,… Si bien que pendant deux heures, nos têtes se balancent d’avant en arrière, tous en rythme. Pour les fins connaisseurs, on se croirait dans Wayne’s world sur Bohemian Rhapsody … En tout cas, c’est sûr, à défaut de pouvoir se reposer, on va se muscler les cervicales !

La presqu’île de Railay est déjà loin derrière nous. Ses restos et autres boutiques d’escalade qui jouent à touche-touche, ses pitons rocheux, ses plages, ses odeurs, ses singes, ses phallus,… ne sont plus que des souvenirs. Notre destination finale que je glisse dans le creux de l’oreille du chauffeur, c’est le port de Phang Nga, point de départ pour les visites de la baie du même nom. Sauf qu’avant ça, je lui demande s’il est possible de faire un crochet par la gare routière de la ville pour y acheter nos billets de bus pour Bangkok pour demain soir. Ben oui, dans le concours du moins pignouf, j’aimerais bien ne pas arriver dernier et me retrouver bloqué dans ce trou à deux jours de notre avion de retour ! Prévoyant le gars !... Et apparemment, le gars est également chanceux ! Car primo, il reste de la place, mais deuxio, je me retrouve face à un homme qui tombe à pic, il est l’homme qui vient de loin…. Apparemment, il est le fils du frère de la mère de la femme qui tient le seul endroit susceptible d’accueillir des visiteurs pour la nuit à Ko Panyee, exactement le plan A que j’avais prévu pour poser ma tête sur un oreiller ce soir. Et puis comme je n’ai pas de plan B, c’est parfaitement parfait ! Bon, pour que tu ne sois pas totalement largué, sache que Ko Panyee est un village entièrement sur pilotis au milieu de la baie de Phang Nga où vit la communauté des gitans de la mer. Y dormir n’est pas offert au premier touriste venu. Si tu veux me copier, il te faudra en effet un minimum d’organisation pour y parvenir. Sauf que pour moi, après une toute petite négociation d’un quart d’heure, le fameux cousin me propose justement d’emmener toute ma smala en bateau jusqu’à l’hôtel pour mille deux cents baths, comprenant les deux chambres, les six repas du soir et le transport, le tout emballé dans un beau papier cadeau. Il m’a dit « T’es ok, t’es bath, t’es in, tape m’en cinq ! » Vu que j’avais lu sur le net qu’une seule chambre revenait à six cents, sans repas, sans transport, sans papier cadeau, je peux te dire que mon esprit comptable m’a fait signer le contrat aussi sec ! Bon pour accord, lu et approuvé et tout l’toutim !

A partir de là, un peu comme des candidats de Pékin Express, on enchaîne les moyens de locomotion pour arriver au plus vite à destination. Dans le plan initial, après notre van tuning, c’est un tuk-tuk défoncé qui vient nous chercher pour nous emmener jusqu’au port. Là, un bateau longue queue nous y attend pour naviguer jusque Ko Panyee. Oui, mais ça, ce n’est que le plan initial… Car au bout de cinq cents mètres, le pauvre tuk-tuk fait de la peine à entendre… ça croque, ça craque, ça ronfle dans l’moteur… et surtout, ça avance maintenant aussi vite qu’un cul-de-jatte au pas de course. On se dit que c’est foutu, les autres équipes arriveront avant nous et on va perdre cette fichue amulette et les sept mille euros qui vont avec… Heureusement, un coup d’bigophone à un collègue et on remonte en selle jusqu’à notre embarcation qui nous mène, elle, jusqu’à Ko Panyee. Là, je tente de négocier avec le proprio du bateau pour visiter avec lui la baie dès demain matin. Bon, je n’sais pas s’il comprend ce que je lui demande, je ne comprends pas vraiment non plus ce qu’il essaie de me dire, mais ce que je sais, c’est que l’affaire paraît conclue ! Par contre, nous avons rendez-vous demain matin à je ne sais pas quelle heure, quelque part entre ici et là-bas… Tout un programme ! Avec mon pote le proprio du bateau, nous sommes des pros de l’organisation, j’te dis !
 

Thaïlande 1962

Thaïlande 1955 Thaïlande 1915



Après un bateau, un van, un tuk-tuk, un autre tuk-tuk et un autre bateau, je pousse enfin la porte de la chambre de l’hôtel… si on peut appeler ça un hôtel… La chambre est rudimentairement rudimentaire. Il faut dire quand même qu’au final, nous allons dormir ici pour quasiment le prix d'un ticket de métro à Paris. Et puis il y a l'électricité, un matelas au sol, des toilettes, une douche avec eau chaude, donc c'est nettement mieux que le métro... Et puis ce n’est pas tous les jours qu’on a le privilège de dormir dans un village sur pilotis ! Et puis si c’était trop bien, ça ne ferait pas assez routard pour une famille de routards qui se respectent ! Et puis, et puis, et puis,… et puis tu l’as compris, je suis quand même bien content d’être ici !

 

Thaïlande 1937 Thaïlande 1936


Le programme de la fin d’après-midi, c’est la visite de cette île artificielle, entièrement montée sur pilotis par cette communauté musulmane rejetée à la mer par les thaïlandais il y a des centaines d’années… Faut savoir que le coin est un repère pour les tours organisés, les troupeaux de brebis et autre groupes mal élevés comme je les aime… Sauf que ces baltringues viennent tous ici en même temps, uniquement pour le repas de midi… Si bien qu’à cette heure avancée de la journée, nous sommes les seuls étrangers à des kilomètres à la ronde, situation idéale pour pouvoir profiter du coin et de la population locale. On se laisse donc guider par le tracé des petites ruelles, allant du terrain de foot flottant à la mosquée, de la mosquée au marché, du marché au coin des pêcheurs…

 

Thaïlande 1922

Thaïlande 1933


J’en profite bien entendu pour croquer des moments de vie des habitants. Une famille regarde la télé devant son énooorme écran plasma, un pêcheur fabrique des nasses à poissons, des gamins jouent au foot, une femme confectionne des colliers en coquillages,… Ah, tiens, une famille regarde la télé devant son énooorme écran plasma, des femmes prennent leur repas à même le sol… N’en dis pas plus, je m’installe avec elles pour goûter à leur tambouille !... Bon, ça pique un peu… beaucoup, mais c’est le partage de sourires qui compte le plus. Tu vois bonhomme, avec le bout d’cerveau qu’il te reste, faut bien que tu réfléchisses à ça. S’immiscer dans une communauté comme je viens de le faire si facilement, ce n’est pas à la portée de tous. Si tu veux avoir la chance de me ressembler, suis mon conseil. Le secret de ma réussite, c’est qu’il faut arriver à se fondre dans la masse et toujours avoir l’air de savoir où tu vas. Crois-en mon expérience de routard chevronné !… Bon, ok, pour cette fois, on repassera… Car même si on marche d’un pas décidé, quand ça fait cinq fois qu’on passe au même endroit, ça n’fait plus très gitan de la mer ! Là, c’est de farangs en tongs ayant perdu leur chemin dont on a l'air ! « Oh, vous avez vu dans cette maison, cette famille regarde la télé sur un énooorme écran plasma !
- Oui, c’est bon ! Ça fait cinq fois qu’on passe ici ! Moi j’dis qu’on aurait dû tourner à droite, là-bas… Il dit quoi le plan ?
- Euh… Il dit qu'on est paumé ! »

 

Thaïlande 1935

Thaïlande 1924 Thaïlande 1926

Thaïlande 1929


Mais n’appelle pas la police, rassure-toi, j’suis sûr que nous allons nous en sortir ! Si je lis le scénario, nous serons même à l’heure pour le repas ! Et puis nous ferons ensuite une petite partie de belotte en regardant le soleil se coucher… Et enfin, nous l’imiterons, une fois que le sommeil se manifestera un peu trop vigoureusement… Et quoi qu’il arrive, je serai demain au rendez-vous, de bonne heure et de bonne humeur pour te conter la suite de notre vadrouille…De toute façon, demain est une autre aventure…

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S
bientôt le retour vers la france
Répondre
F
<br /> <br /> Je préfère regarder un verre à moitié plein plutôt qu'à moitié vide ! Il nous reste encore deux jours !!!<br /> <br /> <br /> <br />