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On part en vadrouille !

Lorsque je ne suis pas en voyage, soit je prépare le suivant, soit je raconte le précédent...

Plus de crème solaire, c’est l’heure de rentrer…

Encore un peu rouillés du coccyx en se levant ce matin ! Mais ça va le faire pour profiter à fond fond fond les manettes de cette dernière vraie journée au pays des millions de pagodes, au pays des millions de sourires, au pays des millions de choses à faire… Sauf qu’aujourd’hui, sous la pression de la ligue féministe échaudée par l’expérience nocturne d’hier soir, j’ai consenti à nous accorder une journée sans. Entendre par là sans visite, sans exploration, sans découverte, sans rencontre,… sans saveur, quoi ! Une journée qui ne sert à rien, en fait… Une journée de voyage à l’autre bout du monde dont on ne se souviendra même pas dans quelques années… Et le pire, c’est que j’ai accédé à leur requête sans même me débattre, un peu comme un jeune lapin aveuglé par des phares de voiture et qui consent de passer sous les roues pour voir ce que ça fait… Le plan qui m’est imposé, c’est de repartir vers le nord sur nos motos pour y choisir une des plages paradisiaques vue avant-hier, et d’y visser nos popotins pour la journée en veillant bien à ressortir de là bien rouges comme des écrevisses. Mmmm, j’adore, j’en ai l’eau à la babouche ! Bref, je m’exécute et emmène mes blondes au lieu de rendez-vous comme prévu.

 

Au bout d’une heure, ça va… Le paysage est plus qu’honorable, je fais mumuse dans les vagues, nous sommes seuls, je suis accompagné des trois femmes de ma vie, l’eau est chaude, le ciel est bleu, les palmiers sont verts, la vie est belle… Au bout de deux heures, je me ronge les ongles des pieds jusqu’aux genoux mais je ne dis rien à personne, ayant toujours à l’esprit la promesse que j’ai faite… Au bout de trois heures, je n’en peux plus, il me faut trouver une échappatoire, ma vie en dépend !...

« Et on va manger où ?

- Oui, tu as raison, on va bouger… J’ai remarqué une paillote sur une plage en venant ici tout à l’heure. On pourra y manger en profitant de nouveau de la plage…

- Euh… Trop cool… »

Plus de crème solaire, c’est l’heure de rentrer…
Plus de crème solaire, c’est l’heure de rentrer…
Plus de crème solaire, c’est l’heure de rentrer…

Au bout d’une heure, ça va… Le paysage est plus qu’honorable, la nourriture est bonne et pas chère, la bière est fraîche, je suis accompagné des trois femmes de ma vie, l’eau est chaude, le ciel est bleu, les palmiers sont verts, la vie est belle… Au bout de deux heures, non. C’est sûr, je ne pourrai pas contenir mon mal-être une heure de plus sans rien dire. Il faut que je prenne la parole pour m’adresser au peuple : « Mes chers concitoyens, l’heure est grave. A l’autre bout de la ville de Chaung Tha se trouve ce qu’on appelle l’île des pêcheurs. Mes chers concitoyens, comment pouvons-nous concevoir d’être venus jusqu’ici sans aller y poser le pied ? Je vous propose donc de nous y rendre prestement, et pendant que j’en explorerai les moindres détails, vous pourrez profiter de la belle plage qui s’y trouve…

- Ok. 

- Euuuh… Ok comme dans « Ok, tu as raison, on ne va pas rester une heure de plus à glander ici alors que la Birmanie s’offre à nous ? » ou « je n’ai pas écouté un traître mot de ton barratin de vendeur de frigos aux esquimaux et je te dis ok pour que tu me foutes la paix » ? »

Plus de crème solaire, c’est l’heure de rentrer…

Ben non, elle rappelle les filles, range nos affaires, et se dirige vers les motos. Comme quoi, après quinze ans de mariage, deux personnes peuvent encore être sur la même longueur d’ondes… Sauf que… comme un politicien vereux, j’ai menti. J’ai menti pour accéder au pouvoir, à la gloire, à ma satisfaction personnelle, à ma jouissance exploratrice ! Je sais en effet d’ores et déjà que je ne pourrai pas tenir ma promesse de campagne vu que je sais pertinemment qu’une belle plage, là où nous allons, s’il y en a eu une un jour, c’était il y a biieeeeeenn longtemps… Mais ça, elles ne savent pas que je sais qu’elles savent que je le sais… Bref, tout ça pour dire qu’on se retrouve rapidement de l’autre côté de Chaung Tha, prêts à prendre la navette qui permet de traverser les quelques trois cents mètres entre le continent et cette île des pêcheurs. Mille kyats ! C’est le prix à payer pour accéder à cette petite île piétonne. Et après l’avoir parcourue, je dirais que c’est neuf cents kyats de trop ! Bon, on est quand même bien mieux ici que dans le métro parisien pour se rendre à un match du PSG, mais bon… « Le gars, il est à l’autre bout du monde en train de se la couler douce pendant que nous, on attend impatiemment les premiers rayons de soleil, et voilà qu’il nous parle du PSG !... Fais-nous rêver Marcel, mais ne nous parle pas de Paris, quoi ! Et encore moins du PSG, tu vas nous faire vomir ! »

 

Ok, donc en résumé, l’île se compose de champs, de plages sales, d’un temple et d’un petit village qu’on parcourt rapidement. En d’autres termes, rien de transcendant qui justifie de venir ici, et surtout pas de payer cette somme de mille kyats pour la traversée… Et pire pour mon matricule, rien qui ne justifiait de nous échapper de notre séance peaufinage de coups de soleil à la plage. Je sens que je vais me faire lapider à grands coups de noddles sautées bouillantes !... Pour l’instant, non, même pas… De toute manière, rassure-toi, j’ai une autre idée entre les jambes… Le plan, c’est d’aller au village de pêcheur de Chaung Tha que j’ai entraperçu en venant à l’embarcadère. Et là, c’est gratuit ! Des maisons faites de bric et de broc sont alignées le long de la plage où sèchent des filets de pêche usés par le temps. Ok, c’est très sale mais il se dégage de cet endroit une atmosphère de village de campagne où tout le monde se connait et se soutient. Ajoute à ça les cocotiers et la mer bleue qui, je le conçois, ne font pas très village de campagne, et tu obtiens une carte postale très typique de l’Asie. Et comme de l’Asie, nous nous en séparons pas plus tard que demain, ben je profite encore une fois pour m’en remplir les yeux jusqu’à ce que débordement s’en suive. Ou comment se retrouver ici une dernière fois face à la mer alors que demain, je me tiendrai face à ma mère…

Plus de crème solaire, c’est l’heure de rentrer…
Plus de crème solaire, c’est l’heure de rentrer…
Plus de crème solaire, c’est l’heure de rentrer…

Bref, quoi de mieux pour clôturer ce voyage qu’une partie de chinlon ? Ben ça tombe bien, une partie s’organise et je suis naturellement invité… Pendant que je m’évertue à tenir la dragée pas trop basse aux jeunes du coin, Anna et Sasha jouent avec une ribambelle de mioches du guetto. Un dernier moment comme je les aime. Je devrais plutôt dire « encore un autre moment passé en Birmanie comme je les aime ! » Un séjour riche en chaleur. Solaire bien sûr, mais humaine, surtout. Snif snif comme dirait Anna…

Plus de crème solaire, c’est l’heure de rentrer…
Plus de crème solaire, c’est l’heure de rentrer…
Plus de crème solaire, c’est l’heure de rentrer…
Plus de crème solaire, c’est l’heure de rentrer…
Plus de crème solaire, c’est l’heure de rentrer…
Plus de crème solaire, c’est l’heure de rentrer…
Plus de crème solaire, c’est l’heure de rentrer…
Plus de crème solaire, c’est l’heure de rentrer…
Plus de crème solaire, c’est l’heure de rentrer…
Plus de crème solaire, c’est l’heure de rentrer…
Plus de crème solaire, c’est l’heure de rentrer…
Plus de crème solaire, c’est l’heure de rentrer…
Plus de crème solaire, c’est l’heure de rentrer…
Plus de crème solaire, c’est l’heure de rentrer…
Plus de crème solaire, c’est l’heure de rentrer…

Dernier repas birman, restitution des motos,… ça sent la fin. Allez, un dernier échange avec des birmans ?

« Demain, nous devons partir très tôt pour prendre notre bus. Je sais que vous ne servez le petit-déjeuner qu’à partir de neuf heures, mais serait-il possible d’avoir quelque chose à notre départ vers cinq heures ?

- Cinq heures ? Pas de problème, on vous servira votre petit-déjeuner !

- Et serait-il possible d’avoir un taxi pour cinq heures et quart ?

- Non, pas la peine, je vous emmènerai avec ma voiture jusqu’à l’arrêt de bus… »

Voilà, pas nécessaire de faire plus de commentaires que ça, c’était juste pour te rappeler combien les birmans sont gentils, et nous rappeler combien il va nous être difficile de se réhabituer aux français dès demain… De toute façon, demain est une autre aventure…

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