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On part en vadrouille !

Lorsque je ne suis pas en voyage, soit je prépare le suivant, soit je raconte le précédent...

Nos premiers pas d’thaï…

« Bonjour…
- Bonjour mon bon monsieur… Je m’appelle Franck et je vous trouve très beau. Je crois même que je vous aime ! En fait, aujourd’hui, j’aime tout le monde ! Je serais même presque capable d’aimer le PSG, c’est dire ! Est-ce que je peux vous serrez très fort dans mes bras ?...
- Euh, on va se calmer, monsieur, ou j’appelle la sécurité ! Contentez-vous de répondre à mes questions !... Quand avez-vous fait vos valises ?
- Ben, il y a environ trois ans et demi…
- Les avez-vous laissées sans surveillance ?
- Oui, bien sûr. Sur le bord de l’autoroute A4 pendant quinze jours et je viens juste de les récupérer…
- Se pourrait-il que quelqu'un ait introduit un colis dans vos bagages ?
- Oui, le gars barbu, là-bas, en train de lire le Coran avec son étiquette « A mort Charlie » accrochée dans le dos. Il nous a baragouiné un truc mais on n’a rien compris parce qu'on ne parle pas le norvégien… »

 

Bref, tu l’as compris, je suis tout guilleret à l’idée d’être enfin à l’aéroport. Aéroport Charles de Gaule pour être précis. Décollage imminent pour Kiev ! Aïe… Les plus peureux d’entre vous remarqueront d’entrée le lieu un tantinet risqué de notre escale qui refroidirait même le plus hardi des Vladimir Poutine himself. Mais pas la franky family !... Kiev, Kiev, une heure et demie d’arrêt, tout le monde descend ! Aïe… Les plus expérimentés d'entre vous remarqueront d'entrée la durée étriquée de notre correspondance qui refroidirait même le plus expéditif des Usain Bolt himself. Mais pas la franky family ! Si bien qu’on se retrouve déjà à bord de notre second avion de la journée qui nous transbahute cette fois-ci jusqu’à Bangkok. Et oui, toujours pas de dame Birmanie à se mettre sous les chicots ! Car pour accéder au saint-graal, il faut que tu sois préparé à l’idée de t’enquiller un vrai parcours du con battant. En plus d’une éventuelle escale ukrainienne, tu n’auras pas d’autre choix que de transiter, soit par Bangkok, soit par Kuala Lumpur… La première possibilité a remporté tous mes suffrages, billets Ukraine Airlines pas chers obligent ! Du coup, comme il voulait revoir, revoir, non pas sa Normandie, mais la ville de Bangkok, ben on va en profiter pour y faire un stop de vingt-quatre heures afin de marquer une pause dans ce marathon aérien. Bon, je passe volontairement rapidement sur les neuf heures de vols à déchiffrer les dialogues en ukrainien des films qu’on se coltine pour te téléporter avec nous directement à l’aéroport Suvarnabhumi de Bangkok qui n’a pas bougé d’un poil de yack depuis notre dernière visite, à la différence prêt que la station de taxi propose maintenant un distributeur de tickets, là où je m’étais frotté à la mafia des dispatcheurs il y a trois ans…

 

Et le tirage au sort nous attribue le taxi numéro… quarante-quatre ! Et là, la malchance fait très bien les choses puisque dans la flopée de taxis en stationnement, un seul a le capot grand ouvert pour cause de chauffeur en train de bricoler dans son moteur. Tu l’as compris, celui-là, il est pour bibi !!! Et là, tu te demandes certainement pourquoi diantre est-il en train de s’affairer sur son moteur ?... Attends un peu, il va certainement nous l’expliquer… Encore une fois, la malchance joue très bien son rôle car parmi tous les chauffeurs présents, un seul ne peut prononcer un mot pour cause de clapet vissé en plein milieu de la gorge. Et tu l’as encore une fois compris, celui-là, il est pour bibi ! Les seuls bruits qui sortent de la bouche de ce pauvr’homme s’apparentent à mes gargouillis intestinaux après un séjour gastronomique à Castelnaudary… Pas tip top pour échanger au sujet du trajet alambiqué qu’on veut lui faire faire ! D’ailleurs, si ça continue, il n’y aura pas de trajet du tout car là, la doublure-voix de Dark Vador tente de démarrer son bolide sans se préoccuper de son capot toujours grand ouvert ! Euh… Il ne l’a pas vu, tu crois ? Attends un peu, si il ne voit pas ça, ne me dis quand même pas qu’on s’est récupéré le seul chauffeur de taxi au monde aveugle !!! Si ?... Et là, bien évidemment, il va se mettre à conduire en passant le bras par la fenêtre pour se tenir à la rambarde de sécurité, c’est ça ???... Ah non, ça y est, il l’a vu, et justement, il redescend pour brancher des pinces crocodiles entre sa batterie et celle du voisin avant de pouvoir enfin reclaquer son capot… Et ben ma zette, nos prochaines minutes risquent bien d’être nos dernières…

 

Toute cette anecdote me fait d’ailleurs sortir mon appareil photo de sa sacoche et du même coup, de sa longue léthargie hivernale… Car je tiens beaucoup à ce que la première photo de ce voyage soit pour lui, mister Lek, notre original chauffeur muet mécanicien aveugle thaïlandais… « Mister Lek, celle-là, elle est pour toi, bébé !!! » Bon, c’est pas l’tout, mais nous, on veut se rendre dans un premier temps au Hard Rock Café avant d’aller ensuite à notre hôtel dans le quartier de Rambuttri !... Ben va faire comprendre ça à notre ami et reviens me voir lorsque ce sera fait, ok ?!? Heureusement, mon basic instinct m’a fait éditer une carte de Bangkok avant de partir. Je lui montre donc les deux endroits où on souhaite aller et mon bon monsieur Lek se contente de me répondre un « Eeeeeesssss » nasal que je prends avec beaucoup d’optimisme pour un « Yes »…

Nos premiers pas d’thaï…

Bon, je te fais la version courte pour t’épargner la description détaillée de l’heure et demie passée en compagnie de monsieur Lek, au demeurant sympathique puisqu’il ne parle pas, mais retiens seulement qu’il a réussi malgré tous ses handicaps à nous amener en vie au Hard Rock Café pour y acheter le petit frère du verre que notre chère Clémence a délibérément explosé il y a quelques mois, puis à notre hôtel Mango Lagoon Place situé en plein cœur du quartier de Rambuttri… Une fois arrivés à bon port, tellement fier de son exploit, le voilà en train de nous sortir un « Hiiiip hiiiip hiiiip ! » avec son nez… Moi, au quart de tour, je réplique par un « Hourra ! »… Et ce n’est que quelques minutes plus tard que je percute… En fait, il nous réclamait un « tip tip tip » ! Tant pis, il n’avait qu’à articuler mieux que ça !!!... Ooooh, méchant Dobby… Rassure-toi, je me suis mis une claque sur la main pour me punir…

 

Allez, ça y est, enfin ! Depuis le moment où nous avons fermé la porte de notre maison à double tour jusqu’au moment où nous poussons la porte de l’hôtel, vingt-et-une heures se sont écoulées ! Et là… Engourdie de chaleur, fripée d’humidité, décalquée de décalage,… bref, épuisée d’épuisement, la pauv’Sandrine s’écroule directe sur le lit, telle une sirène échouée sur la plage de Dunkerque... Là, j’ouvre une parenthèse pour parfaire tes connaissances : Comment savoir si Sandrine fait ou non semblant d’être fatiguée en arrivant dans un hôtel pour éventuellement échapper à la visite d’un temple ?... C’est simple, si la salle de bain et les toilettes n’ont pas droit à leur inspection minitieuse dans la seconde qui suit notre entrée dans la chambre, c’est qu’elle est réellement fatiguée. Du coup, je lui accorde dix minutes de repos bien mérité… Bon, ok, soyons généreux, dacodac pour une heure, mais pas plus ! Pas de temps à consacrer à la glandouille, je sais par habitude que les vacances passent très vite…

 

Deux heures et demie plus tard, mon premier œil s’ouvre et constate que tout le monde dort. Mon second constate quant à lui en regardant ma montre que le planning de l’après-midi vient de prendre un coup de vingt-deux long rifle dans l’arrière-train. Il nous reste tout juste le temps d’enchaîner en quelques heures les grands classiques bangkokois : Un pad-thaï dans la rue, une Chang pour le faire glisser, le Wat Arun pour me venger, un marché pour marcher, un massage pour s’en remettre, un tuk-tuk pour rentrer, une claque su’l’baigneur pour le plaisir, et là, il sera temps d’aller pour de bon rouler des pelles à mon oreiller…

Nos premiers pas d’thaï…
Nos premiers pas d’thaï…
Nos premiers pas d’thaï…

Ah, je vois que tu aimerais me poser une question… Allez, lance-toi… Tu veux savoir pourquoi je souhaite aller au Wat Arun pour me venger, c’est ça ? Ben si tu es un de mes lecteurs les plus assidus, et surtout, si tu as une excellente mémoire, tu te rappelles peut-être que lors de notre vadrouille thaïlandaise, je n’avais pas pu visiter le Wat Arun. La raison ?... Ben elle est simple. A l’époque, la ligue féminine anti-pagode, composée de ma mère et de ma femme, m’avait flanqué un carton rouge sans aucun avertissement préalable pour excès de pagode après les visites du Wat Pho et du Wat Phra Kaew… Là, même si nous ne sommes à Bangkok que pour une journée déjà bien entamée, je tiens ma revanche ! A moi le Wat Arun ! A moi le petit badge que je vais pouvoir fièrement arborer sur ma poitrine et sur lequel est écrit « Le Wat Arun, I did it ! ».

Nos premiers pas d’thaï…
Nos premiers pas d’thaï…

Et alors, le Wat Arun ?... Bon, ben, en revisionnant les ralentis sous divers angles, je m’aperçois que le carton rouge reçu la dernière fois était finalement mérité. Ce n’est pas le Wat Arun qui fera battre mon cœur le reste de ma vie, le reste de notre vadrouille, ni même le reste de cette journée… J’exagère un peu là, mais c’est pour te faire comprendre que je prends quelques photos pour te montrer que j'y suis vraiment venu et on passe vite fait bien fait à la suite des événements.

Nos premiers pas d’thaï…
Nos premiers pas d’thaï…

Pour ce faire, il nous faut prendre un bateau pour traverser le fleuve Chao Praya. Trois baths la traversée par personne, soit huit centimes d’euros, soit trois anciens francs, soit des clopinettes, même si le bath a pris vingt-cinq pour cent d’augmentation ces derniers temps… Bon, d’accord, une bath, ça ne vaut pas grand’chose, mais maintenant, ça vaut quand même pas grand’chose plus vingt-cinq pour cent ! Après ça, une bonne petite marche liquéfiante et on arrive au marché aux fleurs de Pak Khlong Talat. Et là, devine ce que les gens des stands offrent à nos filles ?... Des fleurs ?... Ben non, des paquets de gâteaux apéro ! Comme si ça se voyait tant que ça sur nos têtes !!! On navigue comme ça au milieu des marguerites, des œillets, des pivoines, des lys, des glaïeuls, des tulipes,… bref, tu l’as compris, il y a des fleurs au marché aux fleurs de Pak Khlong Talat ! Mais je sens bien que le cœur de mes pouliches n’y est pas. De toute manière, avec mon expérience de vieux mammouth, je sais bien que la première journée d’une vadrouille, c’est comme une première conquête féminine… Ce n’est pas le meilleur coup qu’on puisse espérer… Le stress de la première, trop de chaleur humide d’un seul coup… Bref, je capitule et accepte sans me débattre de rentrer au bercail !

Nos premiers pas d’thaï…
Nos premiers pas d’thaï…
Nos premiers pas d’thaï…
Nos premiers pas d’thaï…

Pour ça, quoi de mieux qu’un bon vieux tuk-tuk pollueur pour faire bien cliché local comme il faut ? Rien ?... Ben c’est parti pour un p’tit tour de manège dans lequel Sasha n’est pas prête d’attraper le pompon puisqu’elle s’endort au bout de deux virages… Elle n’ouvre les yeux qu’une fois allongée sur son transat, étonnée de constater qu’un vieux monsieur bridé est en train de lui tripoter les doigts de pieds ! Bienvenue au pays des massages de la voute plantaire à cent vingt bath la demi-heure ! Bienvenue également au pays des petites brochettes de poulet à trente baths ! Allez, comme c’est encore un peu la Saint Valentin, fais péter les grandes brochettes à quarante !... Mauvaise pioche. Ici, le gras coûte plus cher que la viande. En parlant de gras, c’est l’heure d’aller en faire dans notre lit car demain sera encore aujourd’hui dans notre pays... Enfin bref, de toute façon, demain est une autre aventure…

 

Nos premiers pas d’thaï…
Nos premiers pas d’thaï…
Nos premiers pas d’thaï…
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P
La Thaïlande est un des pays qui me laisse pas indifférent surtout pour un voyage en famille
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M
Superbe ton voyage
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M
Superbe ton voyage
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F
Et attends la suite, car là, tu n'as encore rien vu !